Les deux policiers seront jugés le 1er décembre pour des faits de violence aggravée, a appris samedi 1er novembre franceinfo auprès du parquet de Créteil. Ils sont accusés d’avoir volontairement percuté un motard sur l’A4.
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Publié le 01/11/2025 12:35
Mis à jour le 01/11/2025 14:18
Temps de lecture : 3min
Le tribunal judiciaire de Créteil (Val-de-Marne), le 13 septembre 2022. (MAXPPP)
Les deux policiers, accusés d’avoir volontairement percuté, mi-octobre, un motard avec leur voiture de police sur l’autoroute A4 dans le Val-de-Marne, seront jugés par le tribunal correctionnel de Créteil le 1er décembre prochain pour des faits de violence aggravée, a appris samedi 1er novembre franceinfo auprès du parquet de Créteil. Déférés au parquet vendredi, ils sont placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer la fonction de policier sur la voie publique, en attendant leur procès.
>> À voir : la vidéo diffusée sur les réseaux.
“C’est une première étape satisfaisante puisque les policiers ont été identifiés, ce qui n’allait pas forcément de soi“, a réagi samedi 1er novembre sur franceinfo Me Arié Alimi, avocat du motard. La justice reconnaît qu’il y a une suspicion d’infraction”.
Le 14 octobre dernier, les deux policiers ont été filmés, gyrophares allumés, percutant un motard au niveau de Charenton-le-Pont (Val-de-Marne). Déstabilisé, le motard est parvenu à rester en selle. La vidéo a largement été partagée sur les réseaux sociaux. On y voit la voiture de police roulant à vive allure sur la voie la plus à gauche de l’autoroute A4, tandis que le motard était sur la voie du milieu.
“Nous estimons, compte tenu de la vidéo qui est particulièrement claire – on voit un bras sortir du véhicule et pousser le motard, on voit le véhicule tamponner la moto – qu’il y avait une véritable tentative d’homicide.”
Arié Alimi, avocat du motard
à franceinfo
L’avocat n’est pas “complètement satisfait” de la comparution en correctionnelle des deux fonctionnaires de police. Il reproche au parquet d'”essayer de protéger les fonctionnaires de police en les poursuivant en correctionnel et non pas en ouvrant une information criminelle”. Il dénonce une “volonté du parquet d’euphémiser les faits”. La tentative d’homicide est, selon lui, “claire, nette”.
Me Arié Alimi voit par ailleurs dans le geste des policiers “un double virilisme” que l’on voit “fréquemment dans les affaires de violences policières, mais de manière générale, dans les affaires de violence routière”. Il dénonce “une sorte de virilisme entre un chauffard qui n’accepte pas d’être doublé par une moto et qui va aller le percuter”, auquel s’ajoute “le virilisme policier, une forme d’autoritarisme et de volonté de montrer qui a l’autorité” avec “des gestes complètement incompréhensibles, irrationnels”. Pour l’avocat, cela correspond, “pour le commun des mortels que nous sommes, à un accès de colère viriliste”.
Accompagné de son avocat, le motard, Hugo, 36 ans, avait porté plainte contre X à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), le 20 octobre, pour “tentative de meurtre par personne dépositaire de l’autorité publique avec arme par destination”. Une enquête pour “violence avec arme par destination” avait été ouverte. Une plainte contre X avec constitution de partie civile a également été déposée auprès du doyen des juges d’instruction. Dans le procès-verbal rédigé à l’IGPN, Hugo avait dénoncé “une conduite agressive” de la part des policiers.
