Le JT de la Une propose depuis quelques jours une nouveauté technologique : un décor immersif dans lequel évolue le journaliste.
Publié le 24/03/2025 13:13
Mis à jour le 24/03/2025 13:13
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Gilles Bouleau, présentateur depuis 13 ans du 20h sur TF1, (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Depuis 13 ans, Gilles Bouleau est à la tête du journal télévisé de 20h de TF1, un programme qui conserve son statut de leader parmi les journaux télévisés en France. TF1 a su insuffler une dynamique nouvelle au journal, notamment en intégrant des technologies de pointe pour offir une expérience immersive aux téléspectateurs.
L’un des changements les plus remarquables a été l’introduction de décors immersifs qui donnent l’impression que le journaliste se trouve dans des lieux comme une station-service ou un supermarché. “Ce n’est pas un fond vert, souligne, lundi 24 mars, Gilles Bouleau. C’est un fond avec de vraies images très bien définies, auxquelles on ajoute par devant, par derrière, par divers moyens d’autres technos, qui donnent cette impression d’immersion et qui donnent donc la pédagogie à cette séquence”.
L’introduction de ces technologies pose toutefois de nouveaux défis pour le présentateur. Gilles Bouleau confie que la première fois qu’il a utilisé ce décor immersif, il a rencontré des difficultés. “Mon texte ne peut pas faire plus d’une 20-21 secondes. Et moi j’avais fait du Rimbaud, j’étais parti sur 25-26 secondes et en fait la machine, enfin le zoom avant de la machine s’arrête au bout de 20 secondes et à la fin du journal on me dit ‘Gilles, c’était bien, mais t’as été beaucoup trop long. Donc la prochaine fois tu coupes'”. Mais Gilles Bouleau considère ces nouvelles contraintes comme une “nouvelle gymnastique” à adopter.
Pour garder l’attention des téléspectateurs face à la concurrence des réseaux sociaux et des chaînes d’information en continu, TF1 met un point d’honneur à renouveler le format du journal. Cela passe, entre autres, par l’intégration de reportages longs. “Le défi du journal, c’est qu’il faut que ce soit événementiel, il ne faut pas s’endormir”, explique-t-il. Il prend l’exemple d’un reportage réalisé par Michel Scott en Haïti en juin 2023, qui a duré huit minutes. “On s’est dit, pourquoi ne pas faire ça chaque mois ?”, raconte-t-il. La chaîne a adopté ce format, qui a reçu un accueil favorable. “La réponse est oui, trois fois oui et c’est formidable”, se réjouit Gilles Bouleau, soulignant que ce format a été un succès.
Face à la montée des chaînes d’information en continu, le journal de TF1 a dû s’adapter tout en restant fidèle à son ADN. Contrairement aux chaînes d’information, qui proposent une couverture en temps réel de l’actualité, le journal de 20 h sur TF1 prend davantage de recul et offre une perspective plus approfondie des événements. “À 20h, on fait autre chose”, explique le présentateur. On prend du recul, on prend un peu de hauteur : voilà ce qui était important dans les 24 dernières heures et voilà ce qui va mûrir et se développer dans les heures à venir”.
Pour Gilles Bouleau, l’intégration de reportages longs dans le journal de 20h représente “l’exigence de la carté, l’exigence de parler à tout le monde”. “Pour nous, à 20h sur TF1, c’est se faire accepter de tous, avoir tous les invités politiques de toutes les couleurs politiques”, insiste-t-il. Je ne sais pas si on est neutre, mais notre religion absolue, c’est les faits. Les faits sont là, ils sont intéressants, ils ne sont pas microcosmiques, ils ont quelque chose à dire. On en parle”.
“Nous sommes heureux d’être là”, affirme Gilles Bouleau. Bien que la chaîne évolue avec les nouvelles technologies, elle garde un cap stable, ce qui semble rassurer les téléspectateurs. Le présentateur ajoute que cette stabilité est essentielle pour continuer à offrir un journal de qualité qui capte l’attention des spectateurs, tout en se renouvelant. “C’est tout changer pour que rien ne change, comme dans ‘Le Guépard'”, souligne-t-il.
Depuis quelques mois, Gilles Bouleau a un nouveau Joker, Jean-Baptiste Bourcier. “Je l’ai suivi sur diverses chaînes, sur la matinale de LCI sur laquelle il excelle et je trouve qu’il a la fibre”, explique-t-il. Il ne faut pas être cuistre, il faut être compris de tout le monde. Il faut connaître l’actu sans l’infliger aux gens. Il le fait très bien.”